Ouest-France (Rennes)

Article paru le jeudi 20 décembre 2012 dans Ouest-France (édition de Rennes).

Un épisode oublié de l’histoire de Rennes.

Didier Michel évoque l’officier qui en 1788 empêcha ses soldats de réprimer une manifestation en faveur du Parlement.

Didier Michel est professeur agrégé et docteur en histoire, enseignant dans un lycée de Tours. Il s’intéresse à la Révolution française, plus particulièrement à la pré-Révolution et à la moyenne noblesse libérale. Il vient de publier un livre, un concentré de sa thèse consacrée à Blondel de Nouainville, noble normand, du nom d’un village du Cotentin. Un travail basé sur la correspondance laissée par le noble.

L’enseignant raconte comment le 10 mai 1788, cet officier d’infanterie empêcha ses soldats de réprimer une manifestation en faveur du Parlement de Bretagne. « Cet épisode se situe dans un climat de réformes, réforme militaire mal vécue par les officiers de petite noblesse et réforme judiciaire qui déplaisait en particulier aux parlements » raconte Didier Michel. Celui de Rennes y est même particulièrement hostile car il juge les décisions du pouvoir royal contraires au traité d’union de la Bretagne avec la France au XVI e siècle.

Convictions chrétiennes

Toutefois, le 10 mai 1788, les représentants du roi (le comte de Thiard et l’intendant Bertrand de Molleville) imposèrent au Parlement l’enregistrement des décisions du conseil du roi. Lorsqu’ils sortent du palais, le lieutenant d’infanterie Blondel de Nouainville à la tête d’un détachement gardant les abords de l’Hôtel de Blossac, résidence du comte de Thiard, s’interpose entre ses hommes et des manifestants prêts à en découdre. « Il a justifié son acte par ses convictions chrétiennes. Le roi le récompensa de son action pacificatrice en le décorant de la croix de Saint-Louis. »

Cette figure de « noble libéral » finira dans la contre révolution. Fin 1793, émigré, Blondel de Nouainville meurt en Belgique sous l’uniforme anglais.

Du héros de Rennes en 1788 à la contre-révolution. Blondel de Nouainville. L’itinéraire d’un noble normand, éditions Isoète, préface de Jean-Clément Martin, 200 pages, 23 €.

Ouest-France (Lorient)

Article paru dans Ouest-France (édition de Lorient), le 8 janvier 2013.

Les temps lorientais d’un noble normand.

Le professeur Didier Michel décrit dans son ouvrage le parcours du chevalier Blondel de Nouainville, de plutôt libéral à contre-révolutionnaire.

Portrait

Professeur en histoire, Didier Michel s’est passionné pour le chevalier normand Blondel de Nouainville, lieutenant d’infanterie, au point de consacrer une thèse à son héros. Le livre est une version concentrée de son travail fondé « sur la correspondance laissée par le noble ».
L’auteur retrace le parcours du soldat pour répondre à cette question : « Comment et pourquoi celui qui put un temps faire figure de noble libéral finit-il quelques années plus tard dans la Contre-Révolution ? ».
Un ouvrage riche et illustré de documents tels que cartes, photos et esquisses.

Un début de carrière à la Compagnie des Indes

Blondel de Nouainville, du nom d’un village du Cotentin, commence sa carrière à la Compagnie des Indes, en 1766. Le jeune homme n’a alors que 13 ans. Il embarque sur le vaisseau d’un oncle, François Le Fol de La Londe. Ce parent épouse à Lorient en 1737 Claudine Rapion, la fille de François Rapion, sieur de La Placelière, écrivain du roi. En 1749, son beau-frère, Thomas Rapion de La Placelière, capitaine des vaisseaux de la Compagnie des Indes, épouse Jeanne-Céleste Perault, fille d’Etienne, maire de Lorient.
La dissolution de la Compagnie en 1769 force l’oncle et plus encore Blondel à se reconvertir. En 1775, ce dernier devient sous-lieutenant d’un régiment d’infanterie. Au printemps 1784, il retrouve l’estuaire du Blavet, étant en garnison à Port-Louis, jusqu’à ce qu’en 1788, il soit envoyé à Rennes. « C’est le tournant de sa vie, puisqu’il y empêche ses soldats de réprimer une manifestation en faveur du parlement de Bretagne. Un acte qui lui valut alors une brève, mais importante notoriété ».

Du héros de Rennes en 1788 à la Contre-Révolution : Blondel de Nouainville, l’itinéraire d’un noble normand.

Editions Isoète.

Ouest-France (Finistère)

Article paru dans Ouest-France (édition du Finistère), le 8 janvier 2013.

Didier Michel retrace la vie d’un chevalier.

Le professeur décrit dans son ouvrage le parcours d’un noble normand, de plutôt libéral à contre-révolutionnaire.

L’histoire :

Professeur en histoire, Didier Michel s’est passionné pour le chevalier normand Blondel de Nouainville, lieutenant d’infanterie, au point de consacrer une thèse à son héros. Le livre est une version concentrée de son travail fondé « sur la correspondance laissée par le noble ».

L’auteur retrace le parcours du soldat pour répondre à cette question : « Comment et pourquoi celui qui put un temps faire figure de noble libéral finit-il quelques années plus tard dans la Contre-Révolution ? » Un ouvrage riche et illustré de documents tels que cartes, photos et esquisses.

Blondel de Nouainville, du nom d’un village du Cotentin, commence sa carrière à la Compagnie des Indes, en 1766. Le jeune homme n’a alors que 13 ans. Il embarque sur le vaisseau d’un oncle, François Le Fol de La Londe. Ce parent épouse à Lorient en 1737 Claudine Rapion, la fille de François Rapion, sieur de La Placelière, écrivain du roi. En 1749, son beau-frère, Thomas Rapion de La Placelière, capitaine des vaisseaux de la Compagnie des Indes, épouse Jeanne-Céleste Perault, fille d’Etienne, maire de Lorient.

La dissolution de la Compagnie en 1769 force l’oncle et plus encore Blondel à se reconvertir. En 1775, ce dernier devient sous-lieutenant d’un régiment d’infanterie. Au printemps 1784, il retrouve l’estuaire du Blavet, étant en garnison à Port-Louis, jusqu’à ce qu’en 1788, il soit envoyé à Rennes. « C’est le tournant de sa vie, puisqu’il y empêche ses soldats de réprimer une manifestation en faveur du parlement de Bretagne. Un acte qui lui valut alors une brève, mais importante notoriété ».

Du héros de Rennes en 1788 à la Contre-Révolution : Blondel de Nouainville, l’itinéraire d’un noble normand.

Aux éditions Isoète.

French History

Compte-rendu du Professeur Leigh Whaley (Acadia University, Wolfville, Nova Scotia, Canada) paru dans le volume 27 n°3, septembre 2013, de French History.

Cliquer ici, pour accéder au site de la revue

Link used with the permission of Oxford University Press, oxfordjournals.org © (2013)
Publication and translation with the authorization of the author, Professor Leigh Whaley ; all rights reserved.

Texte traduit en français :

Ce livre tente de résoudre un mystère : pourquoi un lieutenant noble de l’armée française, qui avait salué la révolution avec enthousiasme, se retourna-t-il contre cette dernière en 1792 ?

Une découverte chanceuse de papiers personnels conduisit Didier Michel à enquêter sur la vie d’Anne Achille Alexandre, le Chevalier Blondel de Nouainville, un obscur officier noble originaire de Normandie. Michel écrivit initialement une thèse de doctorat à l’Université Panthéon-Sorbonne, basée sur la correspondance de Nouainville qui se trouve dans les collections de la Bibliothèque Municipale de Cherbourg. Le livre qui fait l’objet de ce compte-rendu est une version raccourcie de ce travail, sous forme d’un livre grand format visant un large public, complété par de brillantes illustrations et cartes.

Blondel de Nouainville intéresse l’auteur, car il est célébré dans les deux camps opposés par la Révolution, initialement à Rennes pendant la journée du 10 mai 1788, et plus tard, en 1792, en tant qu’émigré héroïque. Le dilemme que Michel tente de résoudre est le suivant : pourquoi un lieutenant libéral, qui défendit les droits et libertés constitutionnels des Bretons, meurt-il sous un uniforme anglais en se battant contre les forces républicaines dans les Flandres en 1793 ? La méthode de l’auteur pour répondre à cette question passe par le biais d’une biographie traditionnelle.

Né au château familial en 1753, Nouainville reliait ses origines familiales au fameux Blondel, le ménestrel de Richard Cœur de Lion. A l’âge de dix-sept ans, il rejoignit l’armée et mena une carrière sans incident en tant que fantassin, en France, ainsi que pendant une courte durée dans les Indes occidentales françaises. En 1788, Nouainville se retrouva à Rennes, défendant les droits du peuple et le parlement contre les actions despotiques du gouvernement. Il intervint dans les rues, empêchant les soldats de tirer sur la foule des manifestants. Pour son action, il fut récompensé de la Croix de S[ain]t-Louis.

Les archives montrent que Nouainville était un bon soldat faisant bien son devoir, jusqu’à son départ de l’armée et du pays à la fin avril-début mai 1792, à un moment où la guerre s’annonçait mal pour la France. Cet état de chose, combiné avec le fait que la plupart de ses proches avaient déjà émigré en Angleterre peut avoir un lien avec sa décision de quitter la France. Michel suggère également que les services effectués par Nouainville dans des villes contre-révolutionnaires comme Vannes (1790) et Nantes (1791) exercèrent une influence sur sa décision de se retourner contre son pays natal. Quoi qu’il en soit, Michel ne conclut pas en finissant son livre sur le constat que les documents sont muets sur les deux positionnements de Nouainville vis-à-vis des changements révolutionnaires, et les raisons pour lesquelles il émigra. Le livre donne une idée de la façon dont la révolution changea la vie d’un soldat ordinaire.

H-France (French Historical Studies)

Didier Michel, Blondel de Nouainville: L’itinéraire d’un noble normand 1753-1793). Cherbourg-Octeville: Éditions Isoète, 2012. 214 pp. Maps, tables, illustrations, appendices, indices, bibliography, glossary. 23 € (pb). ISBN 978-2-35776-042-4.

Review by Edward J. Woell, Western Illinois University.
H-France Review Vol. 13 (February 2013), No. 24

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Traduction française :

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